mardi 18 janvier 2011

Jean Claude Duvalier est de retour

Nous allons employer un langage pur et simple pour réfléchir sur le retour récent d’un homme important dans notre bout d’ile qui bruie depuis l’année dernière, aujourd’hui en l’attente d’une forte tension. Nous employons ce discours essentiellement puisque nous voulons surtout toucher la communauté des jeunes qui doit être fin prête pour les prochains défis avenirs qu’elle aura à affronter en commettant moins d’erreurs. Jean Claude Duvalier est de retour mais ce n’est surtout pas le rapatriement d’Ulysse à Ithaque.

Le patriotisme de cet homme pose problème, pas parce que sous sa présidence le drapeau avait d’autres couleurs mais il n’avait crée aucun accrochage véritable à son peuple autre que le vide et la dictature, noms communs depuis mil neuf cent quatre vingt six. Ce n’était pas un dirigeant populaire tant est-il que c’était la grande foule qui descendait dans la rue malgré les balles perçant les corps, habitudes des dictatures féroces de l’époque, traversant la peur d’hommes assassinant à visage découvert, plus criminels que les chimères d’aujourd’hui qui ne le font peut-être pas dans toutes les grandes villes du pays, les haïtiens manifestaient au-delà de l’interdiction pour avoir le droit de dire non.

Ce n’est pas le peuple des derniers jours. L’auteur de cet article n’a lui non plus aucune mémoire de la période mais il suffit de visiter les ruines du Fort-Dimanche ou le coin des Duvalier au Mupanah affaire de poindre son nez sur les relents des cadavres d’antan qui ne sont pas mort de cause naturelle. Certaines familles n’existent plus.

Nous n’allons pas non plus anticiper un mauvais procès à celui qui nous pousse à de la nostalgie maladive. Haïti était un plus bel espace, l’ordre était une priorité et la morale avait une place prépondérante dans nos discours. Même si, elle portait parfois d’étranges concepts. Une différence originelle doit être classée entre le règne du père et de son bébé qui a bénéficié d’un héritage grandiose et difficile, la république d’Haïti et sa position géopolitique dans le temps et l’espace perdu dans un continent où elle se trouve désespérément seule.

La sérieuse tache qui comblait le monde était celle de la décolonisation, François Duvalier en acquérant nos têtes avait prononcé cette promesse de nous redonner la liberté économique que nous possédions vers les heures de notre indépendance. Périsse un principe plutôt qu’un pays ? Les deux ont dégradés avec des dictats à la Batista sous l’égide de la superpuissance américaine. Nous avons cru au faux discours nationaliste calqué sur le noirisme de Dessalines, au faux drapeau composé pourtant de belles couleurs.

Baby doc par contre a possédé nos corps tel l’héritage d’un prince. A 19 ans, il n’avait atteint aucune maturité idéologique, et s’est mis à jouer avec nos mornes en écrivant Jean Claude à vie et dilapidant les fonds de l’état pour les caprices d’autres que ses compatriotes, le pays avait atteint une forme de corruption si profonde que durant son séjour en France l’homme possédait sur la cote d’azur une fortune plus grande que la dette externe d’Haïti.

Ne l’acclamons pas. Hegel disait que la seule façon pour qu’un peuple se reconnaisse en tant qu’ensemble c’est a travers son chef politique, cela a disparu depuis lors. Nous ne nous souvenons pas du temps des Duvalier mais plutôt que nous sommes sorti de très hauts pour tomber au plus bas dans l’anarchie de René Préval. Avant les Duvalier c’était encore meilleur d’où nous comprenons l’attirance des citoyens actuels à vouloir ancien. Mais les jeunes se reconnaissent dans les mauvais visages, ils se trompent de but. Ils choisissent des candidats au fauteuil qui préfèrent chanter à vie au lieu de penser indépendance économique.

Nous sommes en période électoral, Jean Claude Duvalier avait fait vœux en 2004 de venir se présenter pour les élections présidentiels. Il ne doit pas être gras de notre support. Nous sommes pour le changement et non la continuité. Son retour s’est effectué à la date du 16 Janvier, moment planifié pour les suffrages du deuxième tour, sorte de distraction des médias pour empêcher la révolte, dans les faits son retour sera une étape positive car l’apaisement qu’il est venu installer sera profitable à tous pour la crédibilisation des élections et la refonte de l’image de la communauté internationale. Il est quand même temps que l’étranger cesse d’arracher nos élites et que nous votons des gens capables d’autorité morale.