Certains appels doivent être entendus malgré la fougue de ceux qui essaient d’éteindre le rap. Ce serait probablement à cause du constat fort réel que présentent ses hérauts. Car en effet ce mouvement né dans les dernières décennies puise sa force dans la mise en avant du constat de la vie dans l’urbanisme américain. Car le rap en étant beaucoup plus a capella que forme artistique pure, beaucoup plus parole, message que musique instrumental. Le rap sert quand les sentiments arrivent au paroxysme de la misère et que la musique n’est plus nécessaire.
Ainsi enfants du désert contribue à cette démonstration essentiel du rap. L’auteur sort de sa bulle, il fait le choix de regarder l’orage plutôt que les nuages. Le rappeur s’approprie la rime du poète pour se délivrer des entraves de sa conscience et passe par un je/nous qui guide le peuple comme le dirait Victor Hugo. L’une des raisons qui pousse à ne surtout pas sous-estimer ce flux musicale est que son cœur arrive malgré les sous-entendus, l’abondance des jeux de mots trempé dans un langage crue à battre dans les plus basses couches de la société tout en résonnant du fait de son atteinte a une partie considérable de la population jusqu’aux plus hautes sphères. Le rap serait-il un moyen d’initier l’universel à la poésie ?
Diam’s change subtilement de dialogue en sortant de sa bulle, virant ses yeux vers la lune des romantiques. Le rap pour être mouvement se frayant un chemin parmi les autres doit être forcement révolutionnaire d’où le nombre indéfini de polémiques qui ont pour origine le rap dépassant la simple défense d’une classe ouvrière pour devenir porte-voix des méprisés en général. Diam’s est le modèle d’un rappeur authentique, conscient de ses frustrations qui s’engage a la non-stabilité d’un monde que nous savons trop inégale. Elle se penche à travers la chanson enfants du désert vers une association caritative. Elle se sépare de cette lutte de savane qu’elle est forcé de vivre comme tout autre en la présentant tel quel, ce langage crue utilisé en ironisant la Rolex de Sarkozy prouve la valeur du rap qui peut en atteignant artistiquement ses adeptes attaquer directement les événements actuels de la cité. Le rap serait donc séduction de la conscience mais tombe si profondément qu’on s’y laisse transporter vers l’inconscience dans des vers comme ceux-ci :
Alors tu cours après le flouze, tu coules, sous les coups tu l’ouvres,
Tu cours, tu cours, tu souffres et puis tu prouves,
Bah ouais mec ! Faut être honnête ! Mes troubles m’ont rendue poète
Au point qu’on mette à ma dispo de quoi me doucher au Moët
Hélicoptère, taxi et Jet, je suis montée sans mes tickets,
Du ter-ter t’accèdes au Ciel, mais tout à coup tu fais pitié,
Quand t’as de l’oseille ouais, trop peuvent crève, trop veulent test mec
Ton père revient te check, ton pire ennemi devient ton ex, ouais !
Petite princesse j’ n’ai fait que fuir pour mieux reluire,
Diam’s en utilisant d’une façon aussi poignante la poésie, fait d’elle une poétesse/rappeuse non seulement l’une des meilleurs en France mais devrait être mondialement reconnue.
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