mercredi 29 décembre 2010

L'affaire Patrice Dumont

Je ne commencerai pas cette page au même niveau acerbe du crayon de Zola quand il s’insurgeait contre l’iniquité publique en présentant à la une d’un journal les sept grandes lettres du J’ACCUSE inoubliable à avoir marqué la France d’un débat antisémite avant bien même qu’elle collabore aux environs de la seconde guerre mondiale. Certains textes influencent les mentalités, du moins celles avisées à ne pas recommencer des actes d’inintelligence historique qui font naitre un chaos entre les mains mêmes de ses initiateurs et les propulsent éhonté hors de l’histoire, nous parlons de fin de règne.

Cependant ce genre de procès peuvent être aussi stimulés par d’habiles artisans, des mains gantés qui suppriment discrètement les éléments nocifs pour eux, capables de les rendre victimes de maladies cholériques. Oui, cette tentative de procès fabriqué ressemble à un lynchage d’ignorants. Et porte par malheur une marque haïtienne. Nous sommes même gras de la fortune que ce nouveau roman-feuilleton n’ait pas bruyamment résonnée à l’extérieur, elle si féru de scoops haïtiens. Mais j’oublie qui fait la presse.

L’accusé participe ou mettons le à l’imparfait à ce journalisme influencé comme toutes les institutions directement par le président de la république René Préval, contre qui paradoxalement personne n’a bonne gueule. Les vingt dernières années ont bercé Haïti dans un relent d’anarchisme qui a permis à la presse de s’émanciper de manière telle que les journalistes ont commencé à débattre jusqu'à s’ébattre publiquement dans un tribunal et bruire à travers les organes des médias auquel ils appartiennent une lutte verbale tenant à l’écart le peuple de source idéalisant plus que jamais sur une clarification des sujets.

Qui est censé nous informer des vérités contre toute corruption gouvernementale ?

Sur l’arène se tiennent apparemment altiers, vertèbres solides d’abord l’accusé, chroniqueur sportif très populaire impliquant ses premiers pas dans la politique publique en tant que porte-parole de la campagne présidentielle de Mirlande Manigat. Contre lui l’accusation aussi spectaculaire de conniver conditionnellement à bruler le local de la radio télévision nationale d’Haïti, il préparerait cette réunion trois jours avant le probable désastre dans les locaux du RDNP, accusé en plus d’avoir projeté des roches sur les murs en béton de cette dite radio de l’Etat lors des jours tumultueux de la crise électorale.

Contre lui aucune preuve tangible à l’appui, aucun des actes prescrits n’a été commis disons le puisque ce jour où les photographies fusaient de nulle part nous n’avons à aucun endroit aperçu Patrice Dumont exécutant l’acte. Néanmoins pour que l’affaire soit rigidement tissé au gout d’un roman d’Agatha Christie ou Exbrayat nous devons garder en permanence tous les acteurs en état de suspicion.

Mis à part Patrice Dumont, un autre acteur nodal, le directeur de la RTNH, a défendu sa position dans les radios. Il n’a pas porté plainte. En tant que directeur exécutif, ainsi défenseur des propriétés qu’il dirige, il a tenu fréquemment des réunions avec la police pour réfléchir comment ils empêcheront à un employé de l’administration publique de mettre feu à un local d’Etat ce qui justifie la prise en main du dossier par le commissaire du gouvernement. Le motif de cette insubordination romantique en un sens, serait un acte spectaculaire contre les autorités comme cela a été fait lors des joutes par les partisans de Michel Martelly contre les locaux de la DGI et de la douane des cayes incendiés.

Quand le débat atteint le summum des élucubrations, une tentative de lumière nous éclaircit le front. Personne ne serait coupable, le procès est conjugué au conditionnel présent, un temps qui correspond à tous bouts à la situation actuelle de notre pays ou toute vérité est son contraire. L’accusé est libéré du parquet sujet à une poursuite en suspens de la part du gouvernement, libérer de commettre les agissements craints d’où l’absurdité de la mise en demeure.

Tous les acteurs doivent par honnêteté si ce n’est pas de la politique, féliciter le chroniqueur sportif d’être débarquer dans le tribunal avec une cargaison d’avocats, des sénateurs élus, un parti politique et la potentielle future présidente. Et une argumentation forgé dans une articulation syllabique dont nous a fait la bonne surprise cet homme qui proclame haut et fort : « Je n’ai pas de rendez-vous avec la souillure ! »

Certaines comparaisons anachroniques ont réjouit mon oreille d’auditeur attentif, les affaires Calas, Baudelaire et Dreyfus qui avaient signalons le l’avantage d’accusateurs détenant au moins l’autorité étatique pleine et entière à la belle manière de Poutine emprisonnant récemment dans une obscurité voulue un grand PDG d’entreprise.

Mais ce procès si c’est une manigance politique contre le parti le plus populaire d’après les résultats électoraux, manigance que Mirlande Manigat ne semble pas encore affirmer, cela a été un jeu stratégiquement à somme nulle, comme l’a conceptualisé l’éditorialiste Roody Edmé à l’égal des déboires des dernières années.

Dans la parade de ces joutes médiatiques, la référence suprême a été citée, le procès de Kafka. Dans notre cas K est sur la piste d’être vainqueur. En tant qu’analyste des situations fragiles, j’envoie un coup du coin de l’œil au président de la république pour lui conseiller en tant qu’humble citoyen qu’il est venu le moment de placer les cartes de la franchise, affaire d’éviter l’exil de quiconque, la déconfiture en Gbagbo d’un pays confrère.

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