samedi 5 décembre 2009

la (re)découverte d'haiti



Un fréquent marchand de bijoux bons marchés faites de pierres recueillis sous la mer, brandit haut son panier de marchandises et lance un sourire vert vers l’horizon. Symboliquement, il scrute les opportunités possibles pour la plage qu’il côtoie jour après jour, et est ravi de voir quelques anges blancs accostés. Les têtes nourricières d’espoir se régale de la venue de facto d’un Oasis, bateau de croisière, venu renflouer le rêve d’une possible relance touristique, plus loin, économique de ce bout d’ile malmenée par les mensonges. L’issue d’Haïti est dans cette (re)découverte de la vérité derrière un paravent de mensonges qui, parbleu, est la conséquence des revirements politiques qui malmènent notre statut de première république noir.


Labadie est le nom d’un des marquis français qui ont séjourné sur l’ile, il y a plus de deux cents ans. Labadee est le nom fabriqué pour la considération facile de ses visiteurs tout en soulignant implicitement la puissance de l’anglais dans le tourisme international, et est aussi le reflet de la patte d’une magistrale entreprise de croisière sur ce bord de mer indénombrable fois dite paradisiaque. En effet la Royal Caribbean International a déposé ce Jeudi 3 décembre, 4800 visiteurs sur la cote nord. Les passagers du Oasis, plus grand bateau de croisière, après avoir enfin su qu’ils descendaient sur Haïti et non sur le mythique Hispaniola ont pu jouir de l’art multicolore qu’offraient ces dames dorés en danse folklorique le long de la plage, leur âme polarisé par la musique d’Azò et de Ticorne, les images bigarrés de l’esprit créatif de cette moitié d’ile aux bras d’oiseaux.


Les touristes ont l’occasion de gouter au risque en glissant sur une tyrolienne. D’autres manèges ont été installes par la RCI, le pays tout entier a été tenu hors de ce cadre de longues années durant. Il était nécessaire de séparer le paradis du désastre que représentent nos 27 750 km2 car quel touriste possible voudrait se savoir dans un espace ou s’effectue des éjaculations sanguines. Des faits sombres ont encré le passé de cette relation touristique : en novembre 2001, un vol s’est infiltré sur un membre de la Royal Caribbean et en Février 2004 la compagnie a suspendue son trafic dans nos environs.


Dans la mire de ce Jeudi 3 Décembre, le gouvernement haïtien a jouer une magnifique carte en investissant enfin 55 millions de dollars dans ce domaine, cette somme sonne fort mais quand nous savons que la RCI s’est engagé à rembourser, les 6$ qui rentreront dans les caisses de l’état par visiteur, les revenus qui seront perçus par la vente de tableaux et autres marchandises et les nombreuses autres croisières qui ne manqueront pas ce site touristique réputé, l’avenir du tourisme haïtien donne de l’espoir. Mais encore pour cela il faudra une stabilité politique accueillante qui ne se montre pas avec le non-pragmatisme d’unification sous des présidences qui laissent espérer d’autres unifications falsifiées.


Haïti, le pays des fantaisies où mieux vaut le calme que le changement inutile.

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