samedi 5 décembre 2009

Les mots unis

En dépit du constat sinistre qui établit Haïti comme point dormant de la caraïbe, son statut artistique connait une croissance envers laquelle nul ne peut être insensible. Les écrivains peuvent se réclamer d’avoir respecter l’emblème nationale dans une union implicite qui a fait rayonner cette fierté haïtienne séculaire d’appartenir aux mêmes racines malgré les distances parfois forcés de certains autres intellectuels qui ont fêtés avec nous la pluie agréable des prix qui a déversé sur cette année deux mille fois neuf. Par les nombreuses foires la production du livre durant ces dernières années amenant un engouement unificateur pour la lecture et pour l’écriture, les haïtiens ont désormais adopté un reflexe créatif qui contraste malheureusement avec la création d’infrastructures techniques.

La pensée des plumes haïtiennes s’est faite forte et a réussi a affronté dans divers concours internationaux d’autres belles plumes du monde. Pour raviver notre fierté nationale jusqu’ici malmenée, deux journalistes ont allumé des projecteurs sur notre peuple et ont démontré notre liberté et notre talent de dire dans des domaines différents ; Gaby Saget qui a obtenu le prix de la liberté de la presse francophone et Lyonel Trouillot à l’aide de ses talents de romancier a prononcé un discours visionnaire d’équité sociale devant le maire de Paris en recevant le prix Wepler pour son magnifique roman, « Yanvalou Pour Charlie ». Ces succès activent notre mémoire et nous pousse à revivre les beaux jours passés de notre nation avec des personnages tels que Jacques Roumain et Anténor Firmin qui ont fait briller de mille feux engagés notre sensibilité sur le terrain international avec leurs livres respectifs, « gouverneurs de la rosée » et « De l’égalité des races humaines ». Le passé était de bonne fortune avec la remise du prix Renaudot à notre écrivain estimé René Depestre pour son récit inoubliable d’une fameuse femme de Jacmel. Quoi de plus aujourd’hui que la bonne dose du prix Médicis porté par Dany laférrière pour chanter haut l’alliance inextricable des racines de Toussaint Louverture dépassant l’exil. Il nous reste dans le collimateur le prix Goncourt, le plus célèbre de la francophonie pour affirmer notre immensité par rapport au monde du moins du coté des lettres.

Des rayons lumineux proviennent aussi de l’avenir car si les fructueuses foires nous permettent de savourer les célébrités usagères à l’égal d’un Gary Victor qui bénéficie d’une bonne considération à l’étranger. Elles nous permettent aussi d’insuffler des odeurs neuves. Le collectif inauguré par Jean Euphèle Milcé et Mackenzy Orcel a indexé une alliance possible entre différents teints d’encre sans déséquilibre de maturité. Ce mélange des âges qui peut être constitué de portions égales donne l’espoir d’une constante réussite littéraire pour cette ile parcourue de cultures.

Ces trois derniers jours, trois auteurs ont rapporté des récompenses prestigieuses au bercail, Emmelie Prophète dans la caraïbe avec son roman, le testament des solitudes, Yanick Lahens et Dany Laférrière récidivent par le prix RFO et la consécration pour ce dernier de la revue littéraire Lire, à l’initiative de Bernard Pivot, qui juge son dernier roman, le meilleur roman français de l’année 2009,.

Cette rythmique accélérée de la glorification des livres haïtiens est un espoir pour un continuum succès des mots. De nouvelles plumes surgissent de terre, deviennent accessoire d’ailes pour survoler d’autres espaces de pensées. Une réussite de l’unification de l’art pourrait, si ce n’est pas qu’un rêve, influencer la bonne marche des autres secteurs d’activités. Et avec cela le blason de l’éminente chanson d’Othello Bayard sera redoré.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire